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Etes-vous nomophobe ?

Vous ne pouvez pas vous passer de votre téléphone ? Vous faites demi-tour si vous l’avez oublié chez vous ? Vous le conservez allumé sur votre table de nuit ? Alors vous souffrez peut-être de nomophobie.
#Blurring #Santé #Digitalisation
19 octobre 2017

Vous ne pouvez pas vous passer de votre téléphone ? Vous faites demi-tour si vous l’avez oublié chez vous ? Vous le conservez allumé sur votre table de nuit ? Alors vous souffrez peut-être de nomophobie.

Contraction de no mobile-phone phobia, la nomophobie désigne la peur d’être séparé de son téléphone. Si le terme de phobie peut sembler exagéré, les symptômes sont en tous cas variés : se sentir stressé ou incomplet sans son smartphone, le consulter de manière compulsive, ou encore souffrir du syndrome de la vibration fantôme...

Les Français sont-ils nomophobes ?

Selon une étude menée par l’IFOP en 2013, 58 % des Français qui possèdent un smartphone estiment en être dépendants. Chez les cadres, la nomophobie peut se traduire par l’utilisation du téléphone pendant les réunions (38 %), mais aussi à des fins professionnelles en dehors de leur temps de travail : le soir, le week-end ou pendant les vacances (52 %). Près d’un cadre sur deux (49 %) consulte son téléphone avant de se rendre au bureau, pendant le petit-déjeuner… voire pendant leur trajet domicile-travail - ce qui n’est pas sans risque.

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Des bras, des jambes… et un smartphone

Russell Clayton, doctorant à l’université du Missouri, s’est interrogé sur les conséquences de la nomophobie. Dans son étude intitulée « The Impact of iPhone Separation on Cognition, Emotion and Physiology », le chercheur démontre qu’un nomophobe séparé de son téléphone a l’impression d’avoir perdu une part de lui-même. Un sentiment qui peut avoir un impact négatif sur ses performances physiques et mentales : accélération du rythme cardiaque et de la pression artérielle, anxiété, perte de repères, difficultés à accomplir une tâche. Le smartphone constitue ainsi une « extension de soi-même », qui mènerait à la création d’une nouvelle facette de sa personnalité : un « iSelf », un soi connecté. On comprend que la schizophrénie n’est pas loin.

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Des solutions connectées

En plus de générer des effets néfastes sur les capacités mentales, la dépendance aux smartphones peut s’avérer dangereuse. L’association de la Prévention routière tire la sonnette d’alarme. Selon son enquête #jamaisseulsurlaroute réalisée en mai 2017, 9 personnes sur 10 utilisent leur téléphone en conduisant. Afin de lutter contre la nomophobie, l’association soigne le mal par le mal en suggérant de télécharger diverses applications : Mode conduite ou One Tap pour masquer les notifications et répondre à la place du conducteur, Quality Time ou Break free pour calculer le temps passé sur son smartphone et se donner des objectifs pour décrocher. Cette sensibilisation ne demande qu’à être développée dans les entreprises, où le blurring pousse de plus en plus les cadres à rester connectés en dehors de leurs temps de travail, y compris pendant leurs trajets. Pourquoi ne pas commencer par organiser des Journées sans téléphone au bureau pour réduire la nomophobie de ses collaborateurs… et la sienne ?

Découvrez si vous êtes nomophobe en répondant au test de la Prévention routière : http://jamaisseulsurlaroute.fr/