Ressources Humaines

Réforme du télétravail : ce qui change

Le télétravail s’est beaucoup développé en France ces 20 dernières années, et la réforme du Code en a récemment précisé les contours. Mais le travail à distance est-il envisageable pour toutes les fonctions, en particulier celle de manager ? Peut-on manager efficacement ses équipes à distance ?
#Organisation #Bien-être salarié #Télétravail
18 décembre 2017

Le télétravail s’est beaucoup développé en France ces 20 dernières années, et la réforme du Code en a récemment précisé les contours. Mais le travail à distance est-il envisageable pour toutes les fonctions, en particulier celle de manager ? Peut-on manager efficacement ses équipes à distance ?

Le télétravail a le vent en poupe. Pour preuve, son encadrement a fait l’objet d'une réforme du Code du travail en septembre 2017, à commencer par sa définition. Désormais, le télétravail correspond à toute forme d'organisation du travail qui pourrait être réalisée dans les locaux de l'entreprise mais qui est exécutée en dehors de ces locaux - par exemple à son domicile ou dans un espace de coworking - et ce, de manière volontaire et en utilisant les technologies de l'information et de la communication.

Lire aussi : Télétravail : les 10 Commandements du manager

L’accord collectif est nécessaire

Nouveauté de la réforme, le télétravail doit être dorénavant mis en place dans le cadre d'un accord collectif ou d'une charte rédigée par l'employeur après avis du comité social économique (CSE) lorsqu’il en existe un. Ces documents doivent indiquer :

  • les conditions de passage en télétravail et de retour à une organisation du travail classique,
  • les modalités d'acceptation par le collaborateur des conditions du télétravail,
  • les modalités de contrôle du temps de travail ou de régulation de la charge de travail,
  • les plages horaires pendant lesquelles l'employeur peut contacter le collaborateur en télétravail.

A défaut de charte ou d'accord collectif, un recours occasionnel au télétravail est possible, à condition d’être formalisé par un accord avec le collaborateur concerné. Et si l’employeur refuse de satisfaire à la demande d’un collaborateur de passer en télétravail, alors que ce dernier occupe un poste éligible dans les conditions prévues par l'accord collectif ou la charte de l’entreprise, c’est à lui de motiver sa décision.

Ces précisions apportées, peut-on envisager qu’un manager exerce ses fonctions en télétravail ? Avec la réforme du Code du travail, on l’aura compris, il faudra donc dorénavant et en premier lieu, que ce poste soit éligible au regard des dispositions de l’accord collectif ou de la charte de l’entreprise concernée. Admettons que ce soit le cas, comment manager efficacement ses collaborateurs sans être soi-même présent dans les locaux de l’entreprise ? C’est possible, mais moyennant certaines précautions…

Télétravail et managers

La première tient à la transparence du manager en télétravail à l’égard de ses collaborateurs quant à l’organisation de son temps de travail : il doit absolument leur faire connaitre ses horaires, et surtout s’y tenir. Il doit en outre se montrer disponible, en répondant de manière réactive aux mails et coups de fil de ses équipes, et ne pas hésiter à se déplacer quand cela est nécessaire. Gare aux excès : le manager à distance ne doit pas non plus trop en faire, sous peine de devenir étouffant, et de s’exposer lui-même à un surcroit de stress. La régularité est également importante car elle permet de fixer des repères : on aura intérêt à prévoir un point hebdomadaire avec ses équipes, même s’il est organisé à distance.

Aux dires des experts, l’encadrement d’une équipe nécessite malgré tout un minimum de présence dans l’entreprise, évalué à la moitié de son temps de travail. Autrement dit, un management en télétravail efficace ne pourrait se concevoir qu’à mi-temps. Il parait en effet primordial de rencontrer « physiquement » ses collaborateurs, afin de préserver un lien social de qualité avec eux. Et pour cela, rien ne vaut sans doute une réunion où on échange de visu, ni un bavardage informel autour d’un café ou au détour d’un couloir…