Ressources Humaines

Etre ou ne pas être un manager transversal  

Le management transversal se propose de dépasser les limites imposées par le silotage des organisations. Destiné à améliorer l’efficacité de l’entreprise il doit, pour réussir, obéir à certaines pratiques… et s’appuyer sur des personnalités aux talents bien identifiés.
#Avantages salariés #Inspiration #Organisation
18 janvier 2018

Le management transversal se propose de dépasser les limites imposées par le silotage des organisations. Destiné à améliorer l’efficacité de l’entreprise il doit, pour réussir, obéir à certaines pratiques… et s’appuyer sur des personnalités aux talents bien identifiés.

Combattre les méfaits du silotage

Le silotage des organisations, autrement dit l’existence de frontières rigides entre ses services et/ou ses business units, est aujourd’hui battu en brèche. Beaucoup d’entreprises et d’administrations se tournent vers une organisation orientée clients (ou usagers). Or, au niveau commercial, le silotage constitue un obstacle au cross-selling, c’est-à-dire au développement du panier moyen de chaque client. Et au niveau fonctionnel, le moins que l’on puisse dire c’est qu’il ne facilite pas la coordination. Parfois jusqu’à entraîner des blocages et des conflits.

Les organisations ne se sont pourtant pas silotées par hasard ; les causes ont peut-être été une croissance externe accélérée, une vision patronale strictement hiérarchique du fonctionnement, la simplicité structurelle apparente… Mais si chaque silo est susceptible de donner l’impression d’être plus efficace individuellement, puisqu’entièrement consacré à sa spécialité, le résultat s’avère souvent contre-productif pour l’entreprise dans son ensemble.

C’est pour dépasser le phénomène sans remettre totalement en cause l’organisation qu’est apparue la notion de management transversal.

Qu’est-ce que le management transversal ?

Le management transversal a pour mission d’assurer la coordination et la coopération entre différents métiers, B.U. ou départements. A la manière d’un chef de projet, le manager transversal ne s’inscrit pas dans une relation hiérarchique avec ses collaborateurs, mais bien dans un ménage à trois avec les acteurs du groupe de travail et leur ligne hiérarchique propre. Un management sans équipe, en quelque sorte.

Mais alors que la mission du chef de projet est, par définition, limitée dans le temps, le manager transversal est à la tête d’objectifs durables, fonctionnels ou opérationnels. Ainsi une entreprise va confier la conformité aux nouvelles règles de GDPR à un chef de projet, mais la direction des données à un manager transversal (un Chief Data Officer).

CSP Formation distingue quatre types de management transversal :

  • Le mode projet,
  • Le groupe de travail (une équipe d’experts rassemblée autour d’une thématique),
  • La fonction récurrente (sécurité, qualité, ressources humaines)
  • Le réseau (des managers, des commerciaux, des acheteurs…).

Dans tous les cas, l’entreprise a beaucoup à y gagner en efficacité… à condition de disposer de personnalités susceptibles de remplir correctement la fonction.

Quelles sont les qualités attendues d’un manager transversal ?

Le manager transversal ne disposant d’aucune autorité hiérarchique, ses capacités managériales doivent être d’autant plus précises et maîtrisées. Mais pour s’installer, il aura d’abord besoin du soutien clair de la direction ; sans ce sponsoring interne, il risque fort de se confronter immédiatement aux différentes lignes hiérarchiques des collaborateurs de son équipe virtuelle, lesquelles y verront parfois le risque d’une perte de pouvoir, ou tout simplement des ressources en moins pour assurer les missions habituelles… Confier un tel rôle à un cadre sans expliciter et appuyer l’importance de sa mission pour l’entreprise, c’est bien souvent le condamner à l’échec… ou à l’épuisement.

Une fois en place, le manager transversal va devoir compter sur ses qualités propres :

  • Une vision claire des objectifs,
  • La capacité à les communiquer à des interlocuteurs de compétences et d’origines diverses,
  • Le leadership, c’est-à-dire la capacité à mobiliser les autres, en donnant du sens à la mission transverse et en parvenant à engager les autres,
  • Le sens de l’organisation, pour agir en architecte de la mission,
  • Le pouvoir d’influence, via son propre charisme propre et/ou la capacité à mobiliser des réseaux dans et hors l’entreprise,
  • La communication qu’il fera autour de son action, pour en améliorer la visibilité et en présenter les résultats.

Diplomate, nanti d’un grand sens de l’écoute, exemplaire, le manager transversal idéal jouit d’un enthousiasme communicatif… tout en sachant faire preuve de fermeté chaque fois que nécessaire. Autant de qualités qui pourraient bien l’emmener ensuite vers de plus hautes fonctions !