Ressources Humaines

Bore-out. Méfiez-vous des apparences !

Vous avez dit bore-out ? « Pas dans mon équipe ! » C’est ce qu’ont déclaré un quart des managers interrogés lors de la dernière étude Robert Half, publiée en mars 2018 pour avis sur l’ennui des salariés au travail*. Une idée très certainement biaisée, lorsque l’on sait qu'au moins 30% des salariés s’ennuient au bureau.
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11 avril 2018

Vous avez dit bore-out ? « Pas dans mon équipe ! » C’est ce qu’ont déclaré un quart des managers interrogés lors de la dernière étude Robert Half, publiée en mars 2018 pour avis sur l’ennui des salariés au travail*. Une idée très certainement biaisée, lorsque l’on sait qu'au moins 30% des salariés s’ennuient au bureau**.

Si l’apparition du phénomène a pu laisser quelques esprits dubitatifs, le bore-out (l’ennui au travail) et ses symptômes sont bien réels : anxiété, stress, démotivation, honte, dévalorisation de soi, dépression…  Souvent associé à tort à une mise au placard, le bore-out peut s’exprimer dans des contextes bien plus variés.

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Une méconnaissance du phénomène

Le bore-out est souvent le résultat d’une mauvaise connaissance des capacités et de la puissance de travail de chaque collaborateur (autrement dit, d’une absence d’écoute, commente l’étude Robert Half).

L’absence d’écoute, une lacune qui devrait alerter les directeurs généraux et managers, puisqu’ils sont 25% à déclarer que leurs équipes « ne s’ennuient jamais au travail » (lorsqu'on leur demande d’évaluer « la part d’ennui au travail » chez les salariés). Ils sont également 13,5% à considérer qu’un « salarié lambda » s’ennuie probablement en moyenne « les deux tiers d’une journée par semaine ». D’après les mêmes sondés, cet ennui serait généré par : le manque de diversité des tâches à accomplir (35%) ; le manque de défi dans les missions (35%) ; des réunions trop nombreuses et chronophages (30%) ; le contenu de la fonction, qui n’est pas intéressant (25%).

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Un dialogue nécessaire

D’après un autre rapport du même cabinet sur le bonheur au travail, « la perte d’enthousiasme (créativité/opportunités), d’intérêt (force de concentration) ou de contentement (satisfaction après réalisation) conduit au désengagement ». Un comportement qui a des conséquences directes sur la productivité des équipes et sur les résultats des entreprises. Un phénomène à ne pas négliger donc, d’autant plus qu’il peut être renversé, comme l’explique Laure Charbonneau, directrice associée chez Robert Half. Elle dispense ainsi trois conseils pour contrer le bore-out :

  1. Identifiez les talents et les ambitions
  2. Définissez des objectifs de carrière
  3. Laissez les collaborateurs se remettre en question. « Sont-ils encore heureux dans leur fonction ? Se sentent-ils valorisés ? Comment pouvez-vous faire mieux ? À chaque étape de la vie, de nouvelles envies, propres à chaque salarié, peuvent apparaître », interroge-t-elle.

Travailler efficacement et avec envie serait l’une des clés pour assurer une meilleure productivité en entreprise et un plus grand bonheur des salariés. Chiffres à l’appui, une étude britannique menée par Wildgoose auprès des employés de 120 entreprises révélait notamment, en avril 2017, que 61% d’entre eux considèrent que le bonheur et le bien-être au travail sont plus importants que le salaire. Avis donc à tous ceux qui estiment que tout salaire mérite… travail valorisant.

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* Robert Half, cabinet international de recrutement spécialisé, a interrogé 300 directeurs généraux et managers français sur l’ennui des salariés au travail.

** D’après « Le bore-out syndrome », paru en janvier 2016, Christian Bourion, professeur à ICN Business School Nancy-Metz