Avantages salariés

Télétravailler, mais en liberté

Selon une étude Randstad d’avril 2018, trois Français sur quatre se réjouissent de l’évolution du Code du travail en faveur du télétravail. Curieusement, ils sont presque autant à déclarer qu’ils ne comptent pas le tester, du moins pas dans l’immédiat. Pourquoi ?
#QVT entreprise #Organisation #Bien-être salarié
13 août 2018

Selon une étude Randstad d’avril 2018, trois Français sur quatre se réjouissent de l’évolution du Code du travail en faveur du télétravail. Curieusement, ils sont presque autant à déclarer qu’ils ne comptent pas le tester, du moins pas dans l’immédiat. Pourquoi ?

Une liberté de choix

Aujourd’hui, 76 % des Français se félicitent que le législateur ait assoupli le cadre juridique du télétravail*. Pour autant, 72 % des personnes interrogées ont indiqué qu’elles n’avaient pas l’intention de demander à leur employeur d’en bénéficier au cours des six prochains mois. Un résultat pour le moins paradoxal, qui interroge… Faut-il y voir un désaveu de ce mode de travail à distance ? Les Français ne seraient-il pas prêts ? François Béharel, président du groupe Randstad France, n’est pas de cet avis. Il voit plutôt dans ces résultats contrastés une manière d’apprécier cette liberté de choix : « Plus des trois quarts (76 %) des répondants se disent dans le même temps satisfaits de la réforme récente qui promeut le télétravail en obligeant désormais l’employeur à justifier un refus. Les sondés expriment donc en creux leur souhait de pouvoir bénéficier du télétravail au moment où ils l’entendent. »

Si le télétravail est associé à un gain de temps (de transports), et donc à une meilleure productivité pour certains, il peut aussi devenir une source de perturbations. En effet, la confusion spatiale des sphères professionnelles et privées peut déstabiliser l’équilibre de certains. Surprise ? Contrairement aux idées reçues, 95% des Français de la génération Y réclament un espace de travail autre que leur domicile.

Un cadre légal plus souple

Pour mémoire, le cadre réglementaire du télétravail a été assoupli par ordonnances, en septembre 2017. Ainsi, l’employeur qui ne donne pas suite à la demande de télétravail de l’un de ses collaborateurs, alors que celui-ci remplit les conditions pour y prétendre, doit dorénavant motiver son refus.

Autre assouplissement, le télétravail peut aujourd’hui n’être qu’occasionnel, et formalisé dans ce cas par tout moyen. En outre, il n’est plus nécessaire de le prévoir dans le contrat de travail ou par un avenant à ce dernier, pour qu’un collaborateur puisse demander à son employeur d’en bénéficier. Le télétravail est désormais mis en place dans l’entreprise par un accord collectif ou une charte.

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Suite au mouvement de grève perlée annoncée par la SNCF en mai 2018, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a encouragé les entreprises et les salariés à se saisir de l’opportunité offerte par le télétravail pour échapper aux perturbations des transports. Une prochaine étude dira peut-être si les Français ont suivi son conseil. Mais à n’en pas douter, après avoir franchi le premier pas, même les plus récalcitrants pourraient bien prendre goût au télétravail. Y compris en dehors des grèves…

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* L’étude de Randstad a été réalisée entre le 15 novembre et le 17 décembre 2017, sur la base d’un questionnaire administré en ligne par l’institut Kantar TNS, auprès d’un échantillon représentatif de la population française de 6440 personnes, actives ou potentiellement actives, âgées de 18 à 65 ans.