Avantages salariés

Coworking à Barcelone

Le coworking est devenu un phénomène planétaire. Toutes les capitales s’y sont mises, et Barcelone ne fait pas exception. Elle propose une grande diversité d’espaces de travail originaux, souvent guidés par la volonté première de construire une communauté. Suite de la découverte d’un mode de travail en plein boom.
#QVT entreprise #Organisation #Coworking
27 septembre 2018

Le coworking est devenu un phénomène planétaire. Toutes les capitales s’y sont mises, et Barcelone ne fait pas exception. Elle propose une grande diversité d’espaces de travail originaux, souvent guidés par la volonté première de construire une communauté. Suite de la découverte d’un mode de travail en plein boom.

Le coworking est arrivé à Barcelone voici déjà quelques années, mais le mouvement semble encore loin d’être terminé : en plus des espaces déjà existants, on attend en 2018 l’arrivée de WeWork et de Betahaus, et la chaîne espagnole Utopicus, très présente à Madrid, y offre désormais quatre espaces.

Les cinq lieux que j’ai eu l’occasion de visiter ne boxaient pas dans la même catégorie. Tant mieux : ils offrent une démonstration de la diversité et de la créativité des espaces de coworking. Des qualités naturelles de la capitale catalane !

Coworking sur les Ramblas

Dans un appartement  de 210 mètres carrés situé au deuxième étage d’un bel immeuble classique des Ramblas, Meet BCN offre un accueil chaleureux, des espaces ouverts très clairs, des vérandas, le tout avec des carrelages d’époque et de belles moulures.

Je suis reçu par Laia qui me fait visiter les lieux. Il y règne une atmosphère gentiment familiale entre la vingtaine de coworkers (douze le jour de ma visite). Ceux-ci disposent de deux espaces semi-flex (3 bureaux sont attribués en fixe), et il y a aussi deux (petits) bureaux individuels. Tous se partagent une belle salle de réunion pour 10 à 18 personnes, avec coin salon, rétroprojecteur, écran, etc. Sinon, le seul espace vraiment commun est une petite cuisine/salle à manger. Accès 24/7.

Meet BCN, Rambla de Catalunya, 125, 08008 Barcelona

Coworking à la cave

Depuis la rue, on ne voit d’Espai Born que sa minuscule vitrine : un espace sombre, dans lequel luit… une cuvette de WC, annonçant fièrement : ‘Good shit inside’, ce que je vous laisse le soin de traduire par vous-mêmes.

Benjamin Barber, co-fondateur du lieu, héberge ici les collaborateurs de sa jeune agence de communication (Achos), certains free-lancers (graphistes, illustrateurs…), et d’autres professionnels du web. Il annonce 14 postes fixes – beaucoup utilisent un double écran, dont l’installation est pérenne, et 5 ‘hot desks’ (postes de travail ouverts au premier arrivé)

Particularité certainement très appréciable pendant les mois d’été, plus discutable en hiver : les locaux sont au sous-sol d’une très ancienne boulangerie ! Les traces de l’activité précédente demeurent, et l’ensemble ressemble au moins autant à un local de répétition pour hard-rockers qu’à un bureau, fut-il partagé entre jeunes gens modernes. Très jolie bibliothèque. Atmosphère détendue mais studieuse… et (forcément) underground. A l’heure de déjeuner, tout le monde remonte au jour et s’égaie dans les petites adresses d’un quartier d’artisans aujourd’hui favori des artistes : Born.

Détail techno : Imprimante 3D à disposition
Espai Born
Carrer dels Vigatans, 11, 08003 Barcelone

Coworking à 2 balles

De celui-ci je préfère ne vous en montrer que le ravissant jardin fleuri, et j’en tairai le nom. Sa situation centrale, à deux pas de la place de Catalogne, en constitue le principal avantage. Quant au reste : plancher flottant bruyant, bureaux premier prix, éclairage glauque.

Détail techno : la serrure d’entrée à empreinte digitale.

 

Coworking à l’atelier

Ouvert en 2014, CREC Poble Sec, dans le quartier du même nom, est à l’origine un vaste atelier de 1000 m2, transformé en un généreux volume de travail, très haut de plafond, lumineux et confortable. Tout communique, directement ou en utilisant la passerelle métallique : deux grands ateliers-espaces, une cuisine-salle à manger, des salles de réunion de formats variables, une pièce réservée aux massages thérapeutiques, et même un studio photo. La décoration est très sobre – on a manifestement souhaité préserver le style industriel. Il y a 200 coworkers en tout.

Alfredo Vera est community builder chez CREC. Sa mission : « connaître le travail de tous les coworkers et chercher les meilleurs moyens de les connecter les uns aux autres, et aussi avec l’extérieur ». Ca marche : du 1erjanvier au 30 avril 2018, 148 connections ont pu être établies, me précise t-il. Pour y parvenir : des petits déjeuners réguliers, des ateliers-débat, des meet-up, etc. Au-delà de ces actions classiques, on notera l’existence d’un déjeuner trimestriel ouvert à tous, qui se déroule… dans un restaurant

Détail techno : les bureaux libres (flex) sont signalés par la présence d’une petite pièce de bois posée sur la table. Assez curieusement, ce signal est rouge, ce qui laisserait penser qu’il faut chercher sa place ailleurs – mais il faut comprendre le contraire. A moins qu’il ne s’agisse d’un hommage au maillot grenat du Barça?CREC
Carrer de Blesa, 27
présent aussi dans le quartier d’Eixample, Gran Vía de les Corts Catalanes, 672.

Coworking dans la cité

CREC est géré par la même équipe que Sinèrgics.Mais ce dernier, ouvert en 2016, se définit d’abord comme un coworking social, qui s’appuie sur l’économie circulaire pour redonner vie et apporter de l’activité dans une banlieue défavorisée : le quartier de Baro de Viver (district de Sant Audreu).

Baro de Viver est une vaste cité, construite dans les années 60 pour les travailleurs pauvres et pour fixer les populations nomades. Une station de métro, de bien larges avenues, des immenses cours d’immeubles, beaucoup de logements et, en guise de tissu économique : un bistro, un restaurant (médiocre), un coiffeur. Rien de folichon, donc, mais pourtant infiniment préférable à la situation voici 20 ans, quand le quartier était envahi par la drogue et les squatteurs.

Au pied des immeubles, l’urbaniste avait prévu des espaces pour l’artisanat et le commerce… jamais utilisés, et finalement murés. Jusqu’à ce que la municipalité décide de confier la gestion de ces locaux vides à l’entreprenant Roman Calavera (patron aussi de CREC).

Le modèle économique de Sinèrgics est issu de l’économie circulaire. Les 52 résidents ne paient pas leur loyer en euros, mais avec des FLOCS – la monnaie locale alternative. Ils les obtiennent en réalisant des travaux utiles, au voisinage ou au coworking. Et cela fonctionne d'autant mieux qu'ici, les nouveaux entrepreneurs sont plutôt orientés sur des activités matérielles : traiteur, réparation de vélos, confection de vêtements ethniques par exemple. Sur 52 résidents, seuls 2 habitent dans le quartier, me précise le responsable du site Dani, 39 ans, ancien gérant d’un club de fitness. Ce qui correspond en partie au but recherché.

Travaillent avec lui sur place une éducatrice sociale et un sociologue. Bien sûr, on est très loin du confort et des aménagements à la Nextdoor, mais on peut utiliser les salles de réunion gratuitement, et l’ambiance est effectivement très communautaire. Une fois par mois on se retrouve pour un « working vermouth ». Les animateurs espèrent bien porter le modèle dans d’autres banlieues défavorisées de Barcelone.

Détail techno : les différents espaces ne communiquent que par l’extérieur - mais il pleut moins ici qu’à Brest, alors ça ne gêne personne !
Sinèrgics
Quito, 19, 08030 Barcelon