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Manager les timides

Les timides ont-ils encore une place dans un monde sur-médiatisé qui vante l'aisance orale, le charisme, la sociabilité et la performance revendiquée ? Des conseils de management pour faire vivre les qualités cachés des timides.
#Bien-être salarié #Motivation salaries #Reconnaissance
01 février 2016

Les timides ont-ils encore une place dans un monde sur-médiatisé qui vante l'aisance orale, le charisme, la sociabilité et la performance revendiquée ? Des conseils de management pour faire vivre les qualités cachés des timides.

Les timides dirigent le monde du management

Dans son livre “La force des discrets” (éditions Jean-Claude Lattes et désormais en Poche), Susan Cain, auteur et conférencière américaine, démontre qu'au contraire la créativité des introvertis leur permet de rayonner dans le monde des arts, de la politique ou du management. Chopin, Darwin, Gandhi, autant d'exemples qui démontrent que les timides peuvent aussi se frayer un chemin. « Méfiez-vous des introvertis, ce sont eux qui dirigent le monde » disait Pierre Bergé à propos d'Yves Saint-Laurent.

Pour autant, tout le monde ne se nomme pas Yves Saint-Laurent ou Bill Gates, autre timide célèbre. Bien manager les timides permet d'en tirer toutes les précieuses qualités.

Pour le manager, des qualités cachées…

Le timide développe une faculté d'observation bien supérieure à celle de l'extraverti. Et pour cause, il se tient en retrait. Une position qui lui assure un recul parfois bien utile. Leur réserve est leur force. Par exemple, le timide peut devenir un redoutable négociateur, par sa capacité à observer les différentes parties et à analyser les arguments.

Parce qu'il cultive sa vie intérieure, le timide développe souvent des qualités de créativité qui ne demandent qu'à s'exprimer. Le management de son entreprise devrait le lui permettre.

Peu démonstratif quant à ses sentiments ou ses émotions, le timide semble mal à l'aise en groupe, d'où son apparente difficulté au travail d'équipe. Pourtant, sa discrétion, sa constance et son absence d'esbrouffe peut le transformer en point d'équilibre d'une équipe. Bien souvent, le timide est celui sur lequel le manager peut compter.

Enfin, silencieux la plupart du temps, sa parole est d'autant plus forte qu'elle est rare et longuement mûrie. Lorsqu'un timide s'exprime, c'est qu'il a vraiment quelque chose à dire d'important. Mieux vaut donc écouter son avis souvent pertinent. En outre, un manager peut s'appuyer sur cette parole qui marquera les esprits pour faire passer ses messages importants.

… à faire émerger

Encore faut-il que ces qualités puissent s'épanouir dans l'entreprise et le monde du management. Bien souvent, la timidité témoigne d'un manque de confiance. Une confiance que le manager pourra gagner par des échanges informels dans des lieux neutres, autour de la machine à café, en lui montrant qu'il s'intéresse à lui. Pour éviter qu'il reste à l'écart, le manager doit essayez de l'intégrer dans une équipe qui comprend des personnes avec lesquelles il se sent à l'aise.

Défi de management : Redonner confiance c'est d'abord faire confiance. Confiez-lui donc des dossiers à la hauteur de ses compétences. N'hésitez pas non plus à lui donner des responsabilités. Contrairement aux idées reçues, le timide peut se révéler un excellent manager : il est donc capable d'encadrer une équipe pourvu qu'il se trouve en confiance. Ce qui peut demander un peu de temps. Pour manager le timide, la patience est une vertu cardinale.

Pour autant, il faut éviter de le placer dans une situation délicate, notamment en public. En réunion, mieux vaut éviter de lui donner la parole en premier. N'hésitez pas à rebondir sur ses propos pour les valoriser aux yeux des autres.

À l'inverse, si vous avez des remarques désagréables à lui formuler, évitez de le faire en public. Enfin, n'essayez pas de forcer sa nature et respectez sa timidité, notamment les moments de solitude dont il a besoin !