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Manager et nul en orthographe : 7 tactiques de contournement

Comment faire quand on est à la fois manager… et nul en orthographe ? Face à une lacune difficile à combattre, voici 7 tactiques à utiliser par tout manager doué d’une syntaxe hésitante.
#Reconnaissance #Handicap #Discrimination
25 avril 2016
Manager et nul en orthographe

Comment faire quand on est à la fois manager… et nul en orthographe ? Face à une lacune difficile à combattre, voici 7 tactiques à utiliser par tout manager doué d’une syntaxe hésitante.

L’orthographe, toujours un marqueur social

Qu’on le veuille ou non, la maîtrise de l’orthographe reste un marqueur social en France. Au même moment, et paradoxalement, le niveau d’orthographe n’a jamais été aussi bas. Comme le dit Jean-Pierre Colignon, linguiste :  « en vingt-cinq ans, il y a une différence de niveau de deux à trois classes (…) Aujourd’hui, de nombreux diplômés présentent de gros problèmes d’orthographe alors qu’il y a vingt ans il s’agissait d’une infime minorité. On peut être brillant et cultivé, mais faire des fautes d’orthographe. »

L’univers du travail n’échappe pas à ce phénomène. Mais on aimerait qu’un manager dispose d’une orthographe convenable – ne faut-il pas montrer l’exemple ? Alors en attendant une hypothétique révolution de la langue française, voici quelques itinéraires de contournement.

7 trucs de managers pour cacher une orthographe fautive

1 : Le correcteur orthographique. D’accord, c’est mieux que rien. Mais il repérera essentiellement les fautes de frappe et les grosses erreurs orthographiques, sans grande compétence en syntaxe. Comptez sur lui pour vous ajouter sournoisement quelques beaux contresens.

2 : Disposer d’une assistante qui écrit mieux que vous. C’est devenu un rêve inaccessible pour la plupart des managers. Le temps où l’on dictait son courrier à une secrétaire dévouée qui pratiquait le Bescherelle aussi bien que la sténo n’est plus qu’un souvenir – sauf peut-être dans le CAC 40 et la haute fonction publique.

3 : Faites écrire les autres. Refusez absolument d’écrire : vous êtes dirigeant, pas journaliste. Votre rôle, c’est décider. Alors sollicitez les communications écrites, auxquelles vous répondrez à la façon du Président Obama : Accepté – Refusé – A discuter. Dans ce dernier cas vous poserez vos questions oralement, et demandez à recevoir un document écrit en synthèse. Vous pourrez y trouver de bonnes formules pour votre propre reporting.

4 : N’écrire que dans Excel. Le plaisir des tableaux de chiffres, c’est qu’on ne s’y étend pas en commentaires écrits. Des camemberts colorés, des histogrammes élégants, et des tableaux croisés dynamiques : ça n’est pas du Ronsard, mais ça passe bien aussi. Surtout quand les chiffres sont bons.

 5 : Ultra-laconique. En vous interdisant de répondre par un mail de plus d’une ligne, vous vous épargnerez bien des tracas. Ce sont plutôt vos collaborateurs qui vont avoir quelques soucis, à tenter de comprendre ce que vous voulez dire. C’est leur problème. Vous pouvez corser l’idée en ne communiquant que par gifs animés, ou par des citations, ou encore en émoticones…
Ce paragraphe s’écrirait donc, en style laconique : « Le laconique ça va vite à écrire, mais c’est plus long à comprendre»

6 : L’émigré linguistique. Votre entreprise revendique une dimension internationale ? Alors pourquoi ne pas communiquer, par écrit, exclusivement en anglais ? L’orthographe britannique est apparemment plus accessible, et en tous cas vous ne serez pas le seul à faire des erreurs.

Dans les cas désespérés : émigrez ! Vous ne serez plus un handicapé de la syntaxe, mais bien un étranger qui démontre ses efforts pour s’intégrer.

7 : Faites le dos rond – les managers de demain n’écriront pas comme ceux d’hier – vous êtes juste un pionnier !

PS : Une faute d'orthographe est cachée dans le point #6. Saurez-vous la retrouver ?